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Michelle Tirone, Insoumise

Militante insoumise, ce blog complète mon compte Facebook et ma chaîne Youtube. J'essaie d'y décrypter l'actualité et je vais y inclure des définitions, des pensées, des critiques, enfin tout ce qui a un rapport avec la vie sociale et politique...

AUCUN PROGRAMME ? ÇA VIENT, ON Y TRAVAILLE !

Le COVID-19 a fait sortir de nombreux loups du bois.

Certains qui se taisaient lorsque les manifestants se faisaient matraquer et mutiler par la police se sont mis à écrire et chanter des odes aux soignants ou à débiter paresseusement un long texte sans grand relief.

Quelques politiques, ne voulant pas laisser passer ce moment sans qu'on les remarque, font front commun même si leurs actions, déclarations et votes ne convergent d'ordinaire que très rarement.
Qu'à cela ne tienne, ils sauront bien se bâtir un programme commun et le jour venu, désigner parmi eux un candidat commun aux présidentielles si leur union tient toujours ! 

Ceux-là ne m'intéressent pas ou guère. Mais un phénomène m'intéresse, il est apparu quasiment en même temps que ce regroupement des politiques de "gauche". J'emploie le mot "phénomène" parce qu'il ne se décrit pas comme une association, ni comme un parti politique ni comme un syndicat ni comme un mouvement. 

Les personnes qui ont crée ce phénomène le nomment eux-mêmes "Conseil". Et pas n'importe quel Conseil ! Non ! Conseil National de la Nouvelle Résistance (CNNR). 

Un Conseil National de la Nouvelle Résistance 

Mais qui sont ces gens qui proposent de construire un programme "afin qu’il soit opérationnel le plus rapidement possible" ?

D'où débarquent-ils ? Qu'est-ce qu'ils veulent ? Qu'est-ce qu'ils cherchent concrètement ? Quel but veulent-ils réellement atteindre ? Le bien-être commun ? Sauver le pays et les Français ? Permettez-moi d'en douter.

Je vais tenter d'expliquer ma pensée en décortiquant l'article paru dans le Nouvel Obs (voir le lien au bas de ce texte).
Tous les paragraphes en courrier italique sont extraits de l'article du Nouvel Obs.

26 personnalités se sont déclarées membres du Conseil National de la Nouvelle Résistance.

Depuis quelques mois, en fait depuis que la Macronie s'acharne à la destruction de notre système social, le Conseil National de la Résistance (CNR) est très largement évoqué, y compris par Macron lui-même.

Pour se rendre compte de ce qu'était le CNR, rappelons que lors de sa création, en 1943, il réunissait les représentants de 8 mouvements de résistance à l'ennemi nazi, les représentants de 2 syndicats (CGT et CFTC) et les représentants des principaux partis politiques du moment qui allaient du PCF à un parti de la droite conservatrice et catholique. Le but du CNR était de rassembler les divers mouvements de résistance à l'ennemi pour en faire "LA" Résistance.

Qui sont aujourd'hui, en 2020, les membres du CNNR ? Ont-ils été désignés ou élus par une corporation, une association, un syndicat ou une formation politique comme représentants au sein de ce Conseil ?  

« En dehors des partis et des syndicats mais non pas contre eux, les personnes qui composent ce conseil ont pour légitimité leurs travaux, leur expérience et leur engagement », explique le journaliste et écrivain Denis Robert.

Si je comprends bien, ce conseil est donc composé de personnes qui s'auto-légitiment ! Ou bien ai-je mal compris ? Mais si j'ai mal compris, il faudra alors qu'on m'explique qui a légitimé ces personnes et par quel moyen : un vote, un tirage au sort ?

L'impact du nom choisi

"Résistance" c'est le mot choisi par le PG puis la France Insoumise depuis la campagne électorale présidentielle de 2012, le cri de ralliement des Insoumis, leur mot d'ordre. Le mot "résistance" ayant une attraction particulière pour les Insoumis et du fait que parmi les membres de ce Conseil auto-proclamé, se trouvent plusieurs personnalités proches de la France Insoumise ou qui, tout le moins, semblaient en être proches, nombre d'Insoumis ont de suite trouvé bonne cette idée d'un conseil de résistance. 

Pas moi. Avant de trouver bonne une idée, je l'examine de près, surtout quand, intuitivement, je ne "la sens pas". Et, partant du principe qu'on est rarement seul à penser d'une certaine façon, sans doute d'autres que moi ont une réflexion similaire à la mienne.
Le simple fait d'avoir repris cette dénomination "Conseil National de la Nouvelle Résistance" m'a braquée. D'office. Je trouve très prétentieux d'avoir choisi de s'approprier ce titre alors que les membres du présent CNNR, pour moi, n'ont que la légitimité qu'ils se donnent eux-mêmes pour se prétendre conseilleurs au niveau national. 

S'ils s'étaient contentés de se présenter comme "Nouvelle Résistance", je n'y aurais vu probablement aucun mal, même en considérant qu'ils utilisaient "notre" mot qui, il faut bien l'admettre, appartient à tout le monde. 

Le "véritable" horizon d'un programme politique ?

Dans une vidéo diffusée sur le net, plusieurs de ses fondateurs expliquent leur démarche: « offrir un point de ralliement à toutes celles et ceux, et ils sont nombreux aujourd’hui, individus, collectifs, mouvements, partis et syndicats, qui pensent que les jours heureux ne sont pas qu’une formule vide de sens mais le véritable horizon d’un programme politique ».

« En dehors des partis et des syndicats mais non pas contre eux, les personnes qui composent ce conseil ont pour légitimité leurs travaux, leur expérience et leur engagement »

Les personnes qui composent ce Conseil sont toutes des lettrées, je ne vais donc pas leur faire l'injure de penser qu'ils n'auraient pas pesé chaque mot prononcé dans leur vidéo de 2'25" (visionnable au sein de l'article du Nouvel Obs).

En dehors mais ralliés ?

Déjà, il me semble que le "en dehors" du second paragraphe contredit la proposition d'un point de ralliement pour tout le monde, y compris les mouvements, partis et syndicats. Veulent-ils dire qu'une formation politique ou syndicale qui souhaiterait rejoindre cette proposition de "ralliement" devrait se contenter d'observer et d'accepter les "conseils" donnés mais en restant "en dehors" de toute discussion ou participation active ? Là encore, peut-être ai-je mal compris. Mais si c'est le cas, qu'on veuille bien m'expliquer le sens de ces phrases.

Autre chose qu'une formule vide de sens ?

On peut penser à l'utilisation qu'a fait Macron de l'expression "les jours heureux" qui, dans sa bouche était effectivement vide de sens. Mais quelle définition donner au mot "véritable" ? Il n'existe donc aucun programme politique qui puisse donner du sens aux "jours heureux" ? Il n'existe donc aucun programme politique qui n'ait été pensé, réfléchi, construit avec soin et avec l'aide d'individus, de collectifs, de partis et de syndicats pour qu'enfin les gens retrouvent le goût du bonheur ? Vous ne voyez pas, mesdames et messieurs les membres de ce CNNR ?

Énoncer les principes selon lesquels notre société devra être gouvernée !

Rien que ça !

« Il s’agit d’énoncer les principes selon lesquels notre société devra être gouvernée et de sommer les responsables politiques de s’engager vis-à-vis d’eux. Le résultat de ces travaux sera publié le 27 mai, journée nationale de la Résistance »

Cette phrase est hallucinante et je m'étonne qu'elle n'ait pas interpellé les Insoumis qui relaient avec plaisir et confiance l'annonce de la création du CNNR !

Ainsi donc une petite trentaine de personnes, tout au plus une quarantaine vont se permettre de décider entre eux, sans concertation populaire, sans aucun vote, les principes selon lesquels notre société devra être gouvernée ! Même pas "des" principes, non "les" principes !

Les principes ? Devra ? Mais qui sont-ils pour s'imposer ainsi, pour qui se prennent-ils ? 

Encore une fois, je ne leur ferai pas l'injure de penser une seule seconde que chacun de leurs mots n'ait pas été pesé. Ces mots ne sont pas écrits au hasard, cette phrase n'a rien d'une approximation, encore moins d'un "conseil". Cette phrase est impérative, directive, ne laisse aucune place à la discussion !

Et non seulement, cette poignée de personnes s'érige en "dicteur" d'un postulat mais y ajoute une sommation pour les responsables politiques de s'y conformer ! J'ai utilisé le mot "dicteur" mais sommes-nous loin d'un principe dictatorial ? Je pose la question !

Jugez de la différence si cette phrase avait été construite ainsi : 

« Il s’agit de dégager les premiers principes selon lesquels notre société pourrait être gouvernée et de demander aux responsables politiques de réfléchir à leur application. »

Une sorte de "grand débat" sauce CNNR ?

Et, ensuite, « à partir de ces principes, de nourrir le plus largement possible ce programme des idées, de l’expérience de chacun afin qu’il soit opérationnel le plus rapidement possible », complète Gérard Mordillat, cinéaste et romancier.

"A partir de ces principes". Ces principes seront donc acquis, indiscutables, définitifs, décidés par cette poignée de personnes qui savent mieux que vous, qui savent pour vous. La discussion sera possible à partir de ces principes mais sans, à l'évidence, la possibilité de les remettre en cause !

Quelle bel exemple de démocratie, ça me fait penser au Grand Débat lancé par la Macronie ou l'on pouvait parler de tout mais seulement en suivant les règles macroniènes !

Des écrits à venir

Un ouvrage collectif (« Résistons... ensemble pour que renaissent des jours heureux », éditions Massot) regroupant une quarantaine de contributions de membres du CNNR et d’autres personnalités (Thomas Piketty, Cyril Dion...) devrait paraître sur les plateformes, dont celles des librairies indépendantes, au début de l’été.
Un manifeste du CNNR doit également être diffusé dans les kiosques et les librairies en version papier.

N'était-il pas préférable de commencer par publier ces écrits, ouvrage collectif et manifeste, de voir les réactions, de recueillir les commentaires et les idées, de créer une communauté populaire qui témoignerait, proposerait puis voterait pour décider des éléments qui composeraient le programme qu'ils annoncent ?

Ah mince, ça a déjà été fait ! En 2016 dès la création de la France Insoumise... Sans doute le travail effectué et validé par des milliers de personnes puis accepté par près de 7 millions d'électeurs aux présidentielles 2017, est-il à jeter et à reprendre à zéro, à partir de quasiment rien si ce n'est une liste de "principes".

L'Avenir en Commun
Le CNNR nie l'existence d'un programme déjà applicable

Ce qui insupportable, c'est que ces gens-là font exactement comme s'il n’existait aucune opposition au gouvernement Macron. La logique de ces regroupements est toujours la même, effet Gilets Jaunes oblige, se démarquer absolument des formations politiques. Même quand on s'est déjà affiché clairement aux côtés de l'une d'elles.

Si encore, ces personnes considéraient que le programme de l'Avenir en Commun ne convient pas, on comprendrait aisément mais ce n'est pas le cas. Les Gilets Jaunes sont arrivés à demander quasi tout ce que propose le programme l'Avenir en Commun, pour beaucoup sans jamais accepter de l'admettre et pour d'autres, plus cohérents, en finissant par se rallier à la France Insoumise.

Nos parlementaires Insoumis font un travail plus que formidable, en constante attitude non seulement d'opposition au gouvernement macroniste mais de proposition conforme à ce qui a été patiemment étudié, pesé, discuté puis écrit noir sur blanc dans un programme évolutif. Evolutif ! Toutes les idées peuvent y être discutées, ajoutées, retirées, adaptées, l'Avenir en Commun est un programme écrit par le peuple pour le peuple. Ce travail énorme est déjà fait. Pourquoi nier son existence ? Que cherchent vraiment ces "personnalités" comme on les appelle dans les médias ? 

Le CNNR occulte la réalité de la présence de Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, depuis le début du confinement, se donne à fond avec une omniprésence d'au moins deux fois par semaine aux heures de grande écoute dans les médias. Il force le respect des journalistes qui pour certains vont jusqu'à l'écouter sans le mépris habituel et à lui demander "comment feriez-vous ?" Et il donne non pas seulement un avis, une position critique mais il décrit des actions précises et applicables immédiatement pour régler les problèmes auxquels la France est confrontée sans que le pouvoir en place ne puisse ou ne veuille les résoudre.

Ces "personnalités" dont certaines sont ou se sont dits de ses ami.e.s l'invisibilisent totalement, occultent sa présence et ce qu'il défend. Comment expliquer cette posture ?

J'avoue que j'ai du mal à comprendre ou peut-être ai-je peur de trop bien comprendre. Il n'y a pas quinze mille possibilités ! Puisqu'ils pondront quelque chose approchant l'AEC, c'est qu'ils ne veulent pas que la France Insoumise arrive au pouvoir. Quoi d'autre ? What else ? comme dirait un célèbre amateur de café.

Oui, hein ? Quoi d'autre ? Est-ce que la personnalité de Mélenchon leur déplait ? Ont-ils peur qu'une fois la FI en place, ils ne perdent quelques-uns de leurs privilèges dont celui de vivre sur la critique du pouvoir en place ? Dans une société qui fonctionnerait bien, quelle serait leur place ? J'en arrive à élaborer des suppositions qui paraissent absurdes mais quoi d'autre ? What else ? comme dirait un séduisant représentant du lobby cafetier.

De la vertu

« Il s’agit d’énoncer les principes selon lesquels notre société devra être gouvernée et de sommer les responsables politiques de s’engager vis-à-vis d’eux.»

Il existe un ouvrage que ces "personnalités" devraient lire ou se remémorer. Ce livre, paru en mars 2017, a été écrit par Jean-Luc Mélenchon et Cécile Amar, en voici le texte de quatrième de couverture :

En pleine faillite matérielle et morale, notre société s'éloigne toujours plus de ce qu'elle proclame sur tous ses bâtiments publics : la liberté, l'égalité et la fraternité. Le grand nombre n'a donc plus confiance en rien ni en personne. En tout cas dans aucune institution, ni en ceux qui les représentent. Les gens préféreraient avoir confiance. Ils ne sont pas habités de rancœur, mais d'amertume.
Tandis que notre morale personnelle organise notre comportement individuel, la vertu doit régler ce que nous faisons en société. La vertu, c'est donc une méthode d'action à usage individuel dans la vie publique. Ce livre propose de la faire vivre, par la raison, le débat argumenté et des propositions concrètes.
La vertu n'est pas l'apanage d'un parti ou d'une famille politique. La vertu reste un choix. Oui, un choix dont chacun est personnellement responsable.

Est-ce d'autre chose que cette vertu que ce CNNR entend sommer les responsables politiques de respecter ? Peut-on demander autre chose aux politiques sans empiéter sur leur droit à exprimer leurs positions et leurs propositions ? Peut-on leur imposer d'autres "principes " que celui de la vertu dont découlent tous les autres principes ?

Ces personnalités font-elles preuve d'honnêteté en créant ce Conseil d'une nouvelle résistance ? S'appliquent-elles à elles-mêmes ce qu'elles vont exiger des responsables politiques ? Denis Robert, pour ne citer que lui, a déjà fait preuve de malhonnêteté intellectuelle dans ses vidéos sur le Média. Robert éprouve un malin plaisir à ignorer la France Insoumise et à la fondre dans le brouillard que forment la plupart des partis politiques. Comment donc lui faire confiance ?

Hors de question de partir d'une autre base que l'AEC

Chacun fera bien comme il voudra mais pour ma part, et j'engage les Insoumis à faire de même, je ne rejoindrai aucun groupe qui ne prenne pas comme base l'Avenir en Commun, quelles que soient les personnes qui initient ce groupe et quelque semblant de bonne volonté qu'il affiche pour "sauver notre monde".

Nous avons, en France, la chance d'avoir un homme vertueux qui ne travaille qu'à améliorer nos vies. Cet homme a réussi à rassembler 7 millions de voix sur sa personne et sur un programme solide, visionnaire et applicable dès que le pouvoir échouera aux mains de la France Insoumise et de ceux qui l'auront suivie. Cet homme a su attirer et former celles et ceux qui lui succéderont, intègres et capables comme il l'est lui-même.

Sauf circonstance exceptionnelle qui l'en empêcherait, Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat, pour la présidentielle de 2022, qui puisse faire renaître la France et lui faire retrouver sa dignité et sa grandeur tout en redonnant le pouvoir au peuple avec la mise en place d'une nouvelle Constituante pour instaurer enfin la 6e République.
Ceux qui refusent de comprendre ça ou rechignent à l'accepter, nous destinent à un ou une autre Macron sous des traits différents mais avec la même idéologie chevillée au corps.

L'heure est au rassemblement, disent-ils tous. Au rassemblement mais sans les politiques disent certains. Au rassemblement des partis mais sans la France Insoumise disent d'autres. Ils ancrent l'idée que les politiques se valent tous et qu'aucun ne vaut la peine d'être pris au sérieux. C'est la mode de se définir comme "hors des formations politiques".
Et chacun, dans son coin, crée son petit mouvement ou viendront adhérer quelques indécis qui risquent bien de nous faire défaut au moment du vote. 

Le monde d’après peut commencer maintenant - « L’Avenir en commun » mis à jour

Je vous engage à lire entièrement cet article et surtout les deux derniers onglets :
- Comment le programme « L’Avenir en commun » a été mis à jour
- Une brève histoire de « L’Avenir en commun »

https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/13/le-monde-dapres-peut-commencer-maintenant-lavenir-en-commun-mis-a-jour/

Extrait du texte de Jean-Luc Mélenchon pour présenter cette mise à jour :
"Des alternatives existent. Nous en proposons une, dès à présent.  Le programme « L’Avenir en commun », est en parfait état de marche. Sur maints aspects il est d’ailleurs prémonitoire. Il répond à la situation que nous vivons. Il pourrait être appliqué demain s’il le fallait. Et c’est bien cela que nous voulons signifier. Ce programme n’est pas la propriété des Insoumis. Il appartient au peuple qui l’a porté. Il est conçu pour fédérer le grand nombre des gens qui veulent vivre une vie décente en harmonie avec la nature et les autres êtres humains. Il est bon pour tous, quelles que soient son idéologie, ses convictions philosophique ou religieuse.  Il propose une nouvelle France, soucieuse d’abord de l’intérêt général et des biens communs. Le peuple en serait le seul souverain veillant au salut commun en toute indépendance. Nous le versons comme contribution à tous les débats. Mais nous le proposons aussi comme une solution immédiatement applicable."

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C
Vous restez dans l'optique des élections de 2022. Votre incompréhension de la démarche vient entièrement de là.<br /> Nous ne savons pas si 2022 aura lieu et, s'il a effectivement lieu, nous ne savons pas dans quelles conditions l'élection aura lieu... mais nous pouvons craindre que nos adversaires feront tout pour rendre ces conditions insupportables pour porter le programme de l'AEC.<br /> <br /> Vous "ne sentez pas" l'idée du CNNR. Très bien. C'est le bon mot à mon sens et je vous remercie de l'avoir utilisé. Vous allez même plus loin en détaillant le raisonnement par association qui vous conduit à vous méfier de la démarche : la ressemblance avec d'autres "appels à l'unité" (Lindon, Faure, Hulot... (corrigez-moi si je me trompe)) et l'appropriation de la force symbolique du CNR.<br /> <br /> Et bien beaucoup dans ce pays "ne sentent pas" votre éloge de Jean-Luc Mélenchon et votre propension à ne vous référer qu'à lui.<br /> Pas de sauveur suprême... vous connaissez cette critique et décidez de l'ignorer. Vous perdez donc du monde en cours de route. Vous poussez le bouchon si loin que vous allez jusqu'à ne reconnaitre de légitimité que dans l'élection. À ce titre, Macron et ses députés sont plus légitimes que Jean-Luc Mélenchon... continuez si vous y tenez à tenir le mandat représentatif comme le Graal de la Démocratie. Ce Graal est brisé pour moi ; vous pouvez vérifier que je suis loin d'être le seul dans ce cas. (D'autre part, si vous savez où trouver un commentaire de Jean-Luc Mélenchon expliquant ses trop nombreuses erreurs de vote en tant que député européen, ça m'intéresse.)<br /> <br /> Si vous répliquez qu'il n'y a rien à voir entre l'élection de Macron financée par les milliardaires, des détournements de fonds et des détournements de médias, et celles de Jean-Luc Mélenchon qui s'est fait élire sur des programmes et en s'appuyant sur un mouvement populaire, alors je vous répondrais qu'il n'y a rien à voir non plus entre les remords sincères ou stratégiques de Lindon qui voudrait ralentir la dérive autoritaire et la démarche du CNNR qui voudrait la combattre et s'en détacher.<br /> <br /> Bien sûr que le CNNR va faire référence à l'AEC.<br /> Peut-être implicitement, sans doute explicitement.<br /> Les références communes du CNNR et de la FI aux jours heureux et au CNR étant sincères, au contraire de Macron qui en dégrade le sens, les idées iront dans une direction similaire.<br /> Continuant la critique du sauveur suprême, il est terrifiant de vous voir décalquer les reproches de Jean-Luc Mélenchon sur le fait que les "appels à l'union de gauche" occultent complètement l'existence de l'AEC. Ces reproches n'ont aucune raison d'être adressés au CNNR, excepté qu'ils ont été formulés récemment par Jean-Luc Mélenchon et qu'un perroquet les auraient donc encore en mémoire... Je réitère que c'est terrifiant.<br /> <br /> Ceci étant posé, je pense que vous êtes plus à même de comprendre comment, dans l'esprit des fondateurs du CNNR, des membres de partis politiques ou de syndicats peuvent rallier une démarche qui se placerait hors de tout appareil politique ou syndical : le but n'est pas de participer à la course de petits chevaux de 2022, ni de mener un rapport de force localement au sein d'entreprises. Le but est de construire une structure nationale permettant de résister au pouvoir coercitif de Macron : refuser d'appliquer les règles néo-libérales imposées par une poignée de mafieux et, pour cela, poser un fonctionnement alternatif qui a vocation à pouvoir s'appliquer tout de suite et offrir une force de résilience face à la répression qui affaiblit ou détruit les actes de résistance locales.<br /> Et poser la question du passage à la clandestinité.<br /> <br /> <br /> Disque-laimeur : je ne fais pas partie du CNNR. Je suis un peu actif sur ce qui tourne autour du Média (bien que je considère que la position du Média vis-à-vis du CNNR doit se clarifier au plus vite, soit pour s'y rattacher mais j'espère plutôt pour s'en dissocier), sans en être membre autrement qu'en y étant socio.<br /> Ma réaction à votre billet est probablement principalement suscitée par ma reconnaissance envers le mouvement des Gilets Jaunes et la mécompréhension que j'ai vu à propos de ce mouvement chez certaines personnes de la FI... et qui conduit à écrire des phrases du genre "Si les Gilets Jaunes étaient cohérents, ils se rallieraient à la FI."<br /> D'autant plus que je suis tout aussi sceptique que vous sur "l'appel à l'union de gauche". Si le CNNR va effectivement dans cette direction, alors il s'agira sans doute d'un pétard mouillé, je pense. Je ne pense cependant pas qu'il va aller dans cette direction.
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C
Merci pour votre réponse et la référence à la réponse de Jean-Luc Mélenchon dans "Le choix de l'insoumission" que je n'ai effectivement pas lu.<br /> D'accord avec votre note finale : nous verrons. Je me suis aussi peut-être trop avancé sur ce dont il s'agira.
M
Je vais commencer par vous répondre sur Mélenchon : ses erreurs il les a reconnues par écrit dans un livre qui s'intitule "Le choix de l'insoumission", toujours en vente.<br /> Le CNNR ne parle pas de militants politiques mais entend "sommer" les RESPONSABLES politiques de S'ENGAGER sur les principes que le CNNR aura édités !!! <br /> Sans cette proposition autoritaire, je n'aurais pas autant tiqué.<br /> Je n'ai aucun problème avec es Gilets Jaunes, beaucoup sont insoumis.<br /> Et s'il y a des insoumis qui comprennent mal certains GJ, c'est que la FI propose exactement ce qu'ils demandent et pourtant ils ne veulent pas l'admettre, tout simplement parce qu'ils se braquent sur "plus de politiques" mais beaucoup en reviennent et se rendent bien compte que gérer un pays implique une organisation sérieuse et pas une prise de pouvoir anarchique.<br /> Comme l'a dit Mélenchon dans une récente interview, si Macron tombe autrement qu'avec les élections, on prend. <br /> Personnellement, je ne crois guère à cette possibilité mais on ne peut pas savoir. Cependant, je me base sur ce qui est prévu pour le moment, des élections. Et en cas d'élections, je ne vois personne d'autre qui puisse rassembler autant que Mélenchon. Et s'il est élu, il lance de suite la procédure pour une Constituante qui définira comment le peuple voudra que soit géré le pays puisque le peuple participera activement à l'élaboration de cette Constituante pour aboutir à une 6e République.<br /> J'attends maintenant de lire le manifeste du CNNR pour en parler plus avant. Et si je me suis trompée à leur propos, je l'admettrai volontiers. Seulement au vu de leur courte vidéo, je ne peux que me méfier fortement.
R
Bien d'accord avec cet article très éclairant sur ces loulous de la division et autres castors cocus.<br /> Les résistants savaient qu'ils donnez leur vie pour la liberté de tous ceux qui survivraient...<br /> Ces auto-proclamés membres de l'auto-légitimité sans courage n'ont rien dit sur les violences policières et judiciaires. Qu'ils se taisent maintenant... <br /> Merci pour ce bon travail de décryptage.
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M
Il est faux de dire que tous les membres de ce "Conseil" n'ont rien dit. Ils ont dénoncé sur le Média e sur les réseaux sociaux pour la plupart (enfin ceux que je connais). Ma première phrase vise les artistes comme Obispo, Pagny, Montagné, etc... qui ont fait des chansons et Lindon qui a fait un texte encensé malgré sa platitude...