GRANDES SURFACES : ABERRATION DES RAYONS FERMÉS !

Ce texte ne considère, sur le sujet du covid, que l'angle de la cohérence de la décision du gouvernement de fermer les petits commerces et par ricochet, suite aux protestations, de fermer également certains rayons de grandes surfaces au lieu de laisser travailler aussi les boutiques de proximité. Et ceci, même dans les communes, villes et villages ou certains produits ne peuvent se trouver qu'au supermarché puisqu'il y a belle lurette qu'aucune petite boutique n'existe plus !

Précautions sanitaires dans les petits commerces et les grandes surfaces

Il faut commencer par remarquer le niveau de précaution sanitaire exigée pour et par les petits commerces et celle que l'on ne demande plus aux grandes surfaces et que, par conséquent, celles-ci ne demandent plus à leurs clients. 

Absolument tous les petits commerces respectaient la règle de n'accepter qu'un nombre réduit de personnes, en même temps, dans leur boutique. Masques, plexiglas, gel à disposition.

Tous, sans exception. Les restaurants espaçaient leurs tables, les cafés aussi. Et si quelques cafés de quartier ou de bourg servaient encore au bar quelques 4 ou 5 habitués, aucun étranger au quartier ne s'installait ailleurs qu'à table, équipé d'un masque comme la consigne l'exigeait.

Coiffeurs, chausseurs, épiceries, boulangeries, garagistes, habillement, librairies respectaient tous strictement les règles. Jamais je n'en ai vu un seul y déroger.

Même mécontents, même opposés à ces règles, nous les respections tous hors de petits comités restreints.

Dans les grandes surfaces, aucune limite d'affluence. Les règles appliquées pendant le premier confinement ont été immédiatement abandonnées lors du déconfinement. Seul le masque reste obligatoire, le gel vous est proposé pour nettoyer votre caddie mais personne pour empêcher que les caddies ne passent d'une personne à une autre sans être nettoyés, pas de poubelle spéciale masques, finies les affichettes et les voix off disant que tout objet touché devait être acheté... et ceci alors que les vacanciers, venant des grandes villes et de pays comme le Luxemboug ou les Pays-Bas affluaient dans nos régions jusque là épargnées par le covid.
Les jours et heures d'affluence, combien de personnes peuvent-elles se trouver en même temps dans un supermarché, touchant tout, utilisant les toilettes à tour de rôle (toilettes non nettoyées après chaque passage), jetant leurs masques dans les poubelles sans couvercle collées à hauteur de visage sur les montants des containers à chariots ? Aucune limite !

Alors lequel, du petit commerce ou bien du supermarché,
est donc le plus susceptible de propager un virus ?

Les commerçants de proximité, ceux qui existent encore, ceux qui sont arrivés à survivre depuis que les grandes surfaces ont pris toute la place, ont protesté contre leur obligation de fermeture. Avec raison. Qui a donc décidé qu'il était dangereux d'aller acheter un livre dans une boutique vide ? Quel étude scientifique le montre ? Quel conseiller a soufflé cette mesure totalement absurde ? Nous n'aurons jamais de réponse à ces questions-là !

Ce matin, je décide d'aller faire mes provisions. Choix très limité vers chez moi, 2 supermarchés discount et le Super U. 
Tous se situent à 12 kilomètres, à Ambazac (87). Sinon c'est Intermarché à Bessines-sur-Gartempe à 22 km ou d'autres grandes surfaces à La Souterraine à 30 km. Ou bien Limoges à 35 km !

Voici le panneau que l'on peut consulter à l'entrée du magasin. Vous remarquerez que l'enseigne a pris soin de donner son adresse internet pour commander "certains de ces produits" disponibles en ligne. 

Ils n'ont pas le droit de les vendre. Mais ils ont le droit quand même. Enfin, on ne sait pas trop ! On ne peut pas acheter sur place mais on peut quand même acheter chez eux. 

Et pour les petits commerces ? Combien ont une structure pour vendre en ligne ? Combien ont une structure pour livrer tous leurs clients dans de bonnes conditions ?

D'ailleurs Macron l'a dit : aidez les commerces qui peuvent vous livrer ! Tant pis pour ceux qui ne peuvent pas ou pas assez efficacement.

Le cas des fleurs et plantes

J'ai bien entendu Macron dire qu'il était autorisé d'aller fleurir les tombes. Je n'ai pas rêvé. Mais quoi ? Il fallait que nous y allions tous le même jour ? Tous au même moment à envahir les cimetières ? Tous au même moment à acheter des fleurs ?

Les fleuristes sont fermés et les rayons fleurs et plantes également !! Beaucoup de gens préfèrent un jour autre que le premier novembre pour aller sur les tombes de leurs parents et amis. Ils n'achètent donc les fleurs qu'au moment d'y aller. Comment on fait cette année ? On ira à Noël ?
Oui, mais qui sait si à Noël, on ne sera pas encore sous le coup de restrictions inorganisées et improvisées brouillonnement et donc aussi utiles que lancer une bouée de sauvetage à un dauphin ! 
Ce sera à Pâques ou à la Trinité alors ! Ou bien jamais parce qu'entre ce virus et le prochain, il est fort probable que nous n'aurons pas de répit !

On peut, bien sûr, commander à son fleuriste ! Bonne nouvelle ! La plus proche de chez moi est à 12 km. Sera-t-elle en mesure de me livrer puis de livrer un autre client à 15 km dans la direction opposée et ainsi de suite... et quel en sera le prix ?

On marche sur la tête. Je n'arrive même pas à croire que j'en suis à écrire de telles choses !

Le cas des jouets de Noël

Nous savions pour les produits culturels, c'est ce qui a le plus choqué les esprits. 

Mais surprise ! Les jouets de Noël aussi ! 

Mais quelle commune autre qu'une grande ville, a-t-elle encore une boutique de jouets ? Qu'on m'en désigne une !

En recherchant les boutiques de jouets autour de chez moi, on ne trouve que des grandes enseignes : Joué Club, La Grande récré, King Jouet, etc... le plus près à 24 km... 

Alors franchement, fermer le rayon jouet du supermarché est-il vraiment adapté ?

La décision n'en a même pas été laissée aux préfets, encore moins aux maires ! Les enfants trouveront tous leurs jouets sur internet !

Le Père Noël va faire travailler Deliveroo ou UberSanta qui sera peut-être crée pour l'occasion !

Entre résignation et colère

Quand on regarde les gens déambuler dans les rayons du supermarché, on voit des gens pressés, le nez dans leur chariot, qui ne sont soulagés qu'une fois rentrés chez eux. Ceux-là gardent leur masque même seuls dans leur voiture !

Puis il y a ceux qui prennent les choses comme elles viennent, ils font avec, pensent peut-être que ce n'est qu'un passage, que ça finira bien, ne se rendant pas compte de tout ce qui sera tombé, perdu, détruit au prétexte de "combattre" un virus.

Et puis il y a ceux qui sont en colère, parfois désespérés, dans l'incompréhension face à une politique sanitaire totalement hors sol. Eux se rendent compte. Ce n'est pas le covid qui les inquiète.

Heureusement, il existe encore des gens qui se parlent, avec ou sans masque, confinement ou pas confinement, covid ou pas covid !

Au supermarché j'ai d'abord parlé avec une dame et un monsieur qui avaient largement passé les 70 ans. On ne se connaissait pas mais la vue des livres et CD enfermés derrière un film plastique nous a fait nous arrêter au même endroit. Nous avons, entre autre, parlé des vêtements.

Le cas des vêtements

L'hiver arrive. Tout le monde n'a pas encore pu s'acheter des vêtements chauds pour cette saison, un manteau, de nouvelles chaussures, des sous-vêtements.
Sans compter que les aides sociales et les pensions comme l'AAH et la retraite de base ne seront versées qu'aux alentours du 8 novembre. Comment acheter quoi que ce soit avant cette date ? Comment aurait-on pu prévoir qu'on nous en empêcherait sans prévenir, sans un délai pour s'organiser ? Beaucoup de gens n'ont plus droit au carnet de chèque et beaucoup ont des cartes bleues restrictives qui ne permettent pas de crédit. Impossible d'acheter avant d'avoir l'argent sur le compte en banque !
Et quand on est pauvre, on n'achète pas des vêtements de qualité et beaucoup ne survivent pas à une saison.

Le monsieur avec qui je parlais me dit qu'il n'a pas l'équipement pour commander ne ligne et que, pourtant, il a besoin de vêtements. Que lui reste-t-il ? Les catalogues des 3 Suisses, de la Redoute ou de la Blanche Porte ? La Poste ne délivrant quasiment plus de colis, ce sera encore une plateforme qui s'en chargera avec combien d'attente ? Peut-être ce monsieur réussira-t-il à s'habiller pour l'hiver prochain !

A la caisse

Je parle toujours aux caissières. Elles voient beaucoup de choses, beaucoup de comportements, elles analysent. Pas toutes mais beaucoup d'entre elles sont très lucides. Au début, elles avaient peur du virus. Plus maintenant, leur peur s'est déplacée et s'est transformée en rancoeur. Avez-vous remarqué qu'on ne leur fournit plus de gants ? Qu'elles n'ont pas le temps de se laver les mains toutes les 10 minutes ? Qu'elles manipulent des objets et de l'argent touchés par des dizaines de mains différentes ? 

Celle-ci était en colère. Notamment par rapport aux articles de Noël. Comme elle me l'a justement dit, si le déconfinement a lieu début décembre, les gens se précipiteront pour acheter décorations et cadeaux parce qu'ils n'auront pas pu le faire durant tout le mois de novembre. Il y aura donc concentration de gens et concentration de virus ! 

Parce que si quelqu'un s'imagine que le virus aura disparu après ce confinement désorganisé ou seuls les loisirs sont interdits et les boutiques qui présentaient le moins de risques fermées...