Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Michelle Tirone, Insoumise

Militante insoumise, ce blog complète mon compte Facebook et ma chaîne Youtube. J'essaie d'y décrypter l'actualité et je vais y inclure des définitions, des pensées, des critiques, enfin tout ce qui a un rapport avec la vie sociale et politique...

Ta vie pourrie ? C'est ta faute !

 

Mais pourquoi n'ai-je pas mieux choisi où, quand, de qui et avec quels atouts je suis née ?

Au lieu d'un cerveau qui aime se poser des questions et tenter d'y répondre, j'aurais mieux fait d'exiger une tête vide qu'on aurait remplie de certitudes absolues et indestructibles.

Des certitudes qui auraient dirigé mon regard toujours vers le haut, la où les sommets brillent d'ors et de diamants, m'épargnant ainsi la vue des sols rocailleux et boueux.

Des certitudes qui auraient ouvert mon ouïe aux seuls sons mélodieux des bien embouchées trompettes de ma Renommée et de la Renommée de mes pareils et supérieurs couvrant de leur puissance les plaintes et les pleurs de cette masse grouillante insupportable, geignarde et inutile.

Des certitudes qui auraient permis à mon odorat de ne renifler que des fleurs rares et coûteuses dont le parfum entêtant anéantirait les odeurs de sueur et de sang, les odeurs de goudron et d'huiles de machines.

Des certitudes qui auraient appris à mon palais à savourer l'ambroisie et le nectar servis sur l'Olympe et à se détourner des plats vulgaires de ces insignifiants insectes que sont les mortels.

Des certitudes qui auraient enseigné à ma peau fine et délicate le toucher de la soie et du velours et lui auraient fait fuir la rugosité des tissus grossiers et des mains ouvrières.

 

Au lieu d'un cœur ouvert à l'empathie que n'ai-je exigé une prothèse horlogère régulière et froide qu'aucun sentiment ne saurait briser ou émouvoir ?

Une prothèse horlogère qui m'aurait permis d'associer ma vie avec celle d'un homme sélectionné par un algorithme "googueulien". Cet homme, aussi parfait que j'aurais été parfaite, m'aurait "donné" quelques enfants dont nous aurions fait des machines parfaites qui peupleraient ce monde parfait que les élites construisent malgré les bâtons que leur mettent dans les roues les sensibles, les partageux, les humanistes…

 

Est-ce que c'est ça, le bonheur ? Ai-je donc tout raté par mon manque de volonté, par mon manque de discernement au moment de choisir ma venue au monde ?

Comme tout aurait été facile…
Mais comme tout aurait été terne, vide, sans saveur, sans joie…
Et comme tout serait insupportable si ceux qui sont en bas se hissaient, les impudents, sous le regard de ceux qui sont en haut. Insupportable au point qu'il faudrait les écraser, les anéantir, les rapetisser jusqu'à ce que leur existence s'efface…

 

Sourions, reprenons figure humaine ! Rions, pleurons, rageons, poétisons !

Je suis née parmi les vivants.

Je veux voir des ciels orageux puis des soleils aveuglants, je veux voir des disgracieux et des beautés, je veux voir des couleurs vives, des arcs-en-ciel puis les couleurs des nuits et des aurores.

Je veux entendre des feulements, des crissements, des hululements, des barrissements, des chants et des chuchotements, du silence et des musiques assourdissantes. Je veux entendre des mots de colère et des mots d'amour.

Je veux renifler la marguerite et la rose, le pissenlit et l'orchidée. Je veux sentir l'humus de la forêt d'automne et les odeurs du printemps. Je veux m’enivrer de l'effluve d'un vin ou d'un cocktail exotique épicé.

Je veux manger des fruits sucrés et des légumes à la saveur absente. Je veux goûter l'eau des mers et celle des lacs. Je veux savourer l'amer et le suave, l'acidulé et le sirupeux. Je veux la gourmandise et la frugalité.

Je veux toucher le râpeux, le rugueux mais aussi le lisse et le satiné. Je veux caresser la bête indomptable et l'animal domestiqué. Je veux mes doigts sur les tissus fins, les herbes coupantes, sur la peau de l'aimé, sur l'écorce du chêne, la feuille du châtaigner.

 

Je ne veux pas d'un monde qui se résume à une Olympe et un Tartare.
Et je le dis. Et je l'écris.

Nous sommes les plus nombreux à n'en pas vouloir.
Disons-le leur, écrivons-le leur, crions-le leur.

Les paroles de Julie Graziani ont déclenché en moi une réaction si forte que je devais écrire. J'ai guidé ma pensée le moins possible, ne travaillant qu'à exprimer les images le mieux possible. Ma réponse à cette femme odieuse sera donc ce texte. Ce fut un soulagement de l'écrire, c'est déjà ça. J'espère que vous y trouverez un peu quelque chose, vous aussi.

Julie Graziani a, suite au tollé qui s'en est suivi, tweeté d'abord quelques "points sur les i" comme elle dit puis quelques excuses, à l'évidence, totalement insincères...

 

Julie Graziani n'en finit plus d'en rajouter. Là, j'ai pas pu m'empêcher de lui répondre directement...

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Merci Michelle pour cette magnifique page en réponse aux paroles insensées et indécentes de cette nouvelle "Marie Chantal" !
Répondre
G
Oui, vous avez raison ! Mais comme il n'y a pas vraiment de différence entre Macron et LePen, pour moi c'est bonnet blanc et blanc bonnet ! Et les médias sont tout autant complaisants avec l'extrême droite.
Répondre
G
Bonjour,<br /> Votre texte est absolument superbe et je le partage en tous points. Cette horrible mégère stupide et méprisante, à l'image de son vénéré monarque, ne mérite même pas d'exister et je suis moi aussi très en colère. Comme je le suis envers les médias qui relaient complaisamment ces inepties et sont inféodés à Macron. Je suis France Insoumise depuis le début et très fière d'appartenir à ce mouvement, qui, "sur mes vieux jours" me conforte dans l'idée que mes combats de gauche (PCF, CGT, lutte pour la paix, les droits des femmes, etc...) m'ont toujours guidée sur la bonne voie. <br /> Bien amicalement.
Répondre
M
Merci.<br /> Elle n'est pas macroniste mais proche de Marion Maréchal. Elle fait partie de l'extrême droite catholique conservatrice...