Militante insoumise, ce blog complète mon compte Facebook et ma chaîne Youtube. J'essaie d'y décrypter l'actualité et je vais y inclure des définitions, des pensées, des critiques, enfin tout ce qui a un rapport avec la vie sociale et politique...
4 Décembre 2017
Voici, ci-dessous, le texte de préparation de la vidéo, donc ce n'est pas la retranscription exacte. Je ne l'ai pas repris pour le blog, le sujet m'épuisant maintenant... Mais ayant au moins une amie qui a du mal techniquement à lire les vidéos, je suppose que c'est aussi le cas pour d'autres personnes.
"L'émission politique" du 30 novembre sur France 2 a été tellement surréaliste avec une volonté déclarée de descendre Jean-Luc Mélenchon en flamme que je n'ai pas été capable d'en faire une analyse objective à la vision en direct, mes émotions prenant trop d'importance.
J'ai donc regardé une nouvelle fois cette émission avec plus de recul et moins d'affect.
Ma première impression a été que Jean-Luc Mélenchon n'a probablement pas été aussi affecté que je le pensais à première vue.
Il s'était préparé au pire et pire il y a eu.
Sa première phrase, quand Léa Salamé lui dit:
- merci d'avoir accepté notre invitation
A été
- J'ai du mérite, hein?
Ca voulait tout dire.
Nous n'avons absolument pas assisté à une émission politique dans le sens noble du terme, c'est-à-dire ou on va poser des questions pertinentes sur ce que propose politiquement l'invité du jour. Surtout pas. Et quand on évoque le contre-budget de la France Insoumise, on le présente en toute mauvaise foi, en en ôtant les éléments de base.
Pour ma part, j'ai ressenti cette émission comme un combat entre un homme seul et une suite d'adversaires. D'adversaires? Non, d'ennemis! Tous les intervenants étaient des ennemis de Jean-Luc Mélenchon, y compris les agriculteurs et la chef d'entreprise.
Ils auraient pu appeler ça : les travaux de Mélenchon! On lui a imposé à chaque intervenant un sujet dont il était, selon les souhaits probables de France 2, impossible de sortir vainqueur.
Lenglet entre sur le ring, sûr de son affaire, il va parler du contre-budget et accessoirement de l'immigration. Il présente le contre-budget essentiellement comme une hausse des impôts! 4 fois la hausse imposée par Hollande! Ce qu'il évite bien de dire, c'est que ce ne seront pas les mêmes qui seront ponctionnés… je ne vais pas épiloguer là-dessus. Quant à la voiture de luxe, qui ça a intéressé, vraiment?
Lenglet croit-il que le téléspectateur lambda, qui s'achète des voitures d'occasion à 5000€, voire à beaucoup moins, s'inquiète de savoir si la TVA sur les produits de luxe va pousser quelques personnes à aller acheter leur véhicule en Belgique? C'est vraiment pas sérieux!
- ça existe" dit Léa Salamé!
Ben oui, tout existe, c'est sûr, même une journaliste au service du pouvoir.
On arrive aux agriculteurs. C'est ce sujet-là que je vais le plus développer parce que c'est celui sur lequel j'ai vu le moins de critiques et de réflexions.
Le jeune agriculteur que devait rencontrer Jean-Luc Mélenchon s'appelle Laurent Foirien. Il a une exploitation céréalière doublée d'une pension pour chevaux (ce n'est pas dit dans le reportage).
Les organisateurs de la rencontre ont dû penser qu'un seul agriculteur ne ferait pas le poids face à Mélenchon, ils lui en ont collé cinq, ce dont il n'avait pas été prévenu. Les 5 représentants des 5 exploitations céréalières actuellement à Gazeran, dans les Yvelines.
Cinq "Jeunes Agriculteurs". Alors, ça ne veut pas dire que ce sont des agriculteurs jeunes, ce qu'ils étaient aussi. Les Jeunes Agriculteurs sont un syndicat proche de la FNSEA, leur vision est celle d'une agriculture libérale. Ce sont eux que Marine Le Pen caresse dans le sens du poil quand elle parle aux agriculteurs, elle trouve parmi eux un large électorat. Ils sont favorables aux fermes intensives de 1000 veaux, comme celle de la Creuse. Nous trouvons toujours les Jeunes Agriculteurs comme opposants dans nos manifestations contre la ferme-usine des 1000 veaux mais nous les trouvons aussi en opposants violents quand nous manifestons contre les conditions d'abattage.
Voici donc pour les situer.
L'agriculteur nous montre 30 litres de fuel dont, dit-il, il se servirait pour désherber la valeur d'un terrain de football. C'est-à-dire 1 hectare. Les exploitations céréalières de ce département sont d'en moyenne de 94 hectares. Il lui faudrait donc 2820 litres, ce qui lui coûterait pas loin de 4000€. Infaisable donc.
Quant à la charrue, Mélenchon a raison, la charrue du grand-père n'était pas aussi grande que celle que l'on a vue. Nous avons vu une charrue moderne, les charrues anciennes n'étaient pas peintes et si elle est dans leur hangar, c'est qu'ils l'utilisent actuellement.
Jean-Luc Mélenchon a bien fait de ne pas entrer dans leur jeu. Il a bien vu à qui il avait à faire et a préféré se limiter aux données dont il était sûr, que le glyphosate occasionne des malformations chez les enfants et que 100% des urines humaines en contiennent.
Une approche honnête aurait été d'inviter aussi un membre de la Confédération Paysanne, par exemple.
Continuons plus rapidement notre analyse des autres ennemis de Jean-Luc Mélenchon, cordialement invité par l'Émission Politique à éprouver Jean-Luc Mélenchon…
Arrive Philippe Val, visage crispé, froid, glacial même. Il commence par:
- Je ne suis pas là pour vous piéger…
Mauvais départ, en général quand on dit ça, ça veut dire exactement le contraire. Lui attaque sur la laïcité, le "cas" Obono. Il se révèle particulièrement odieux quand il essaie d'intimer l'ordre à Mélenchon de déclarer "les Français se sont bien conduits" puis tente de faire croire qu'il n'est pas sensible aux violences faites aux Juifs. Jean-Luc Mélenchon s'est toujours exprimé en faveur des victimes, quelle que soit leur religion, c'est clair et net et il n'a jamais accusé "les Français" de quoi que ce soit. Val a du mal à avaler les réponses de Mélenchon, sa mâchoire se crispe encore plus et baisse les yeux, qu'il a toujours gardés soit baissés à lire ses notes (parce qu'il a été incapable de sortir de ses papiers, même le temps d'une réplique), soit mi-fermés. Il n'a jamais vraiment regardé Mélenchon en face.
Nous arrivons au clou de la soirée, les deux ingénues qu'on met dans les pattes du méchant Mélenchon qui veut d'une part, empêcher les jeunes entrepreneuses d'embaucher en rond, le méchant Mélenchon qui ne veut d'autre part, pas admettre la dictature au Venezuela.
Ce n'est pas innocent qu'ils aient choisi deux jeunes et plutôt jolies femmes, la chef d'entreprise semblant à peine sortie de l'adolescence, toute frêle et fragile.
Pauline Layniaud n'est pas une créatrice d'entreprise, elle a été choisie comme PDG de GEMMYO, une boîte de vente de bijoux sur le net. Le capital de cette entreprise est de 774 000 euros et des poussières. Elle est ouvertement positionnée comme macroniste. Elle est loin d'être l'épicière du coin. Elle ose la phrase "je ne suis pas politisée"! Mon œil!
Personnellement, je ne connais aucune ou aucun chef d'entreprise qui a peur des prud'hommes en embauchant, le plus gros souci étant plutôt de savoir s l'entreprise va pouvoir faire face financièrement. Passons sur celle-ci, vous trouverez des renseignements sur elle un peu partout sur le net puisqu'elle était loin d'être une inconnue avant cette soirée.
La deuxième, encore plus hautaine que la première, chargée de venir décrire la vie au Vénézuela et surtout de dire que les USA n'y sont absolument pour rien. Tout est la faute à Maduro. Banquière qui a coupé les ponts avec ses parents, née à Paris. Connait-elle vraiment la situation au Vénézuela? J'ai une sœur qui vit aux Etats-Unis, elle serait bien incapable d'appréhender la situation en France, elle n'en saurait que ce qu'on lui en dit et selon qu'elle m'écoute moi, France Insoumise ou sa meilleure amie, LR, elle n'aura pas la même vision des choses…
A remarquer, lorsque Léa Salamé nomme cette intervenante et dit qu'elle est d'origine vénézuélienne, l'expression de Jean-Luc Mélenchon, les yeux au ciel et les mains expressives "à l'italienne"…
Ca s'est terminé par une gifle virtuelle de Mélenchon à cette femme, il lui a tourné le dos! Une première fois, repris par Léa Salamé et finalement, définitivement.
A noter le silence et le regard "aide-moi!" de Debray vers Salamé quand Jean-Luc Mélenchon lui dit :
- Je voudrais bien savoir dans quel quartiers ils habitent, les vôtres!
Et je vous engage à écouter les interviews de Maurice Lemoine qui, lui, étudie véritablement la situation au Venezuela.
Et ce fut le tour du toutou hargneux de Macron d'entrer dans l'arène! J'ai nommé Castaner, bien sûr. Son intervention est vite résumée… Il a lu le plus vite possible ses fiches, ne s'arrêtant même pas après avoir posé une question. Il a ainsi aligné au moins 5 questions sans s'arrêter (et sans être arrêté par Salamé dont c'était pourtant le boulot), il fait des affirmations fausses (comme faire venir tous les immigrés du monde), parle en même temps que Jean-Luc Mélenchon pour rendre ses réponses inaudibles (là encore, Salamé n'intervient pas). Et à la fin, il déplore que Mélenchon ne lui ait pas donné de réponses!!! Un comportement plutôt drôle s'il avait été dans le cadre d'une pièce de théâtre mais pathétique de la part d'un homme politique responsable d'un parti et de surcroît responsable de la communication avec le parlement!!
C'était censé être un duel ou du moins un débat, Castaner a parlé quasiment seul…
Ah! La cerise sur le gâteau : Nathalie Saint-Cricq, responsable du service politique de France 2. Donc responsable de la vidéo truquée montrée sur la chaîne publique. Vous remarquerez qu'elle ne s'est pas excusée elle-même mais que c'est Salamé qui a dit "ils se sont excusés"…
Elle commence par parler de la tonalité de Jean-Luc Mélenchon qui, selon elle, passe de la courtoisie au retour au "bruit et à la fureur". Rien sur le contenu. Obono, Venezuela, drapeau européen dont elle admet que c'ets bien le créateur du drapeau qui a déclaré qu'il était marial mais qui dit pourtant au conditionnel à Mélenchon "le drapeau qui vous rappellerait"…
Journaliste politique qui ne pose aucune question politique. Bon, ça doit être ça le journalisme moderne.
Inviter des agriculteurs qui ne veulent pas se séparer du glyphosate, c'est même encore plus anti-écologiste que la position du gouvernement actuel.
Inviter deux macronistes avérées en les présentant comme de simples quidams non politisées, c'est mensonger et traître. J'apprends d'ailleurs à l'instant que Thomas Guénolé a porté plainte à ce sujet contre France 2 au CSA. Affaire à suivre donc.
Rien sur le programme de la France Insoumise, mis à part une présentation malhonnête du contre-budget. Rien sur la vie des Français. Il est vrai que la vie des vénézuéliens intéresse bien plus le peuple français.
Il reste que 46% des téléspectateurs ont trouvé Mélenchon convaincant. C'est un très bon score compte tenu du contexte où il s'est retrouvé enfermé comme un accusé face à des témoins exclusivement à charge et de surcroît tous choisis pour la haine ou bien de Mélenchon lui-même ou bien de la vision de la société qu'il représente.
Je vais terminer par le commentaire d'une dame sur internet, Christine, qui dit:
"Ce matin, je dois dire BRAVO à Léa Salamé ! Elle a réussi où j'échouais depuis des mois, malgré des heures de discussions : rendre mon mari Insoumis ! Pourtant, ce n'était pas gagné, mais là, comme il dit : on ne peut qu'être du côté de l'homme qui se fait attaquer par une telle harpie !"
" Nous demandons la création d'un Conseil de déontologie du journalisme en France. Il devrait être composé de représentants des usagers des médias et de représentants des journalistes, y compris les précaires et pigistes. Ainsi, les citoyens disposeraient d'un recours pour faire respecter leur droit à une information objective."
Signez et partagez en masse. Merci...
Replay de cette émission sur la chaîne Youtube de Jean-Luc Mélenchon
Réaction de Jean-Luc Mélenchon sur son blog
Vous pouvez, en tant que particulier, saisir le CSA ici
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